Vous êtes un archer pratiquant la discipline du KYUDO. Vous participez à une grande compétition permettant à chacun de montrer sa maîtrise du tir à l’arc. 

Votre objectif est clair : devenir grand maître en réussissant à placer vos flèches sur votre cible avant vos adversaires, tout en conservant un maximum de spectateurs. 

En effet, les spectateurs sont volages, et peuvent quitter votre tribune au gré des exploits adverses ! 

Offline Editions nous a donné l’opportunité de jouer à Kyudo, et mon petit cœur d’archer était aux anges de pouvoir tirer quelques flèches dans un jeu de société. Et en plus avec des personnages anthropomorphiques !

Archers, prenez place : l’installation

Après vous être extasié sur la qualité du matériel, et notamment la piste de dés, unique, distribuez à chaque joueur une carte Personnage. Il y en a quatre dans la boîte, on joue de deux à quatre maximum, facile.

J’aime particulèrement la piste de dés en néoprène.

Armez-vous d’un stylo, d’une fiche de jeu, placer les jetons selon le nombre de joueurs au centre de la table, à côté de la piste de dés et préparez les dés. Voilà, vous êtes prêt. 

Comme la plupart des Roll & Write, Kyudo s’installe en 2 minutes top chrono.

les Règles.

Si vous avez déjà joué au Yam’s (ou Yatzee, c’est selon) le principe de base de Kyudo ne vous sera pas inconnu. Chaque joueur à son tour va lancer les quatre dés (dans la piste, pas à côté hein !), et pourra relancer tout ou partie de ses dés, pour au final s’arrêter au bout du troisième lancer. Ou avant si vous avez eu de la chance dans vos lancers. La combinaison formée par les dés retenus va déterminer alors les actions possibles.

Ces dés présentent cinq faces de couleur différentes, et une face avec une flèche.

Si vous associez une ou plusieurs faces de flèches à des faces de couleur, alors vous cocherez sur votre fiche les cercles correspondants.

Un exemple : si je conserve à l’issue de mes lancers deux flèches, un dé bleu et un dé vert, je pourrais soit tirer deux flèches dans le vert, ou deux dans le bleu ou une dans chaque couleur. Le dé éventuellement non utilisé perdu.

Maintenant, vous pouvez aussi choisir d’associer au moins deux dés de couleur identique pour cocher des cases non pas dans votre cible, mais dans les drapeaux au-dessus. Ces drapeaux octroient divers bonus : cocher des cases au choix sur la cible, ou récupérer un jeton.

Vous pouvez d’ailleurs parfaitement tirer dans la cible et compléter vos drapeaux. Sachez cependant que chaque dé ne peut servir que dans une seule combinaison.

Ici, l’archer décide de tirer une flèche dans le vert et de cocher deux cases dans son drapeau bleu. Il pourra alors cocher une zone supplémentaire dans la cible.

Que sont ces jetons ? Bonne question. Avant de vous expliquer leurs effets, il faut savoir que si vous décidez de tirer dans une couleur que vous avez fermée, c’est-à-dire que tous les ronds sont cochés, vous déclenchez la perte de spectateur chez vos adversaires. De un à trois, selon la couleur visée.

Le vert est fermé, donc si je tire deux flèches à nouveau dans le vert, mes adversaires perdront deux spectateurs par flèche décochée dans cette couleur.

Et donc ces jetons ? Et bien, le jeton orange vous permet d’occasionner la perte de quatre spectateurs à vos adversaires, au lieu du nombre prévu par la couleur visée ; le jeton vert vous protège contre la perte de spectateurs, et le rose vous permet de choisir la face d’un de vos dés lors de vos lancers. Une fois un jeton utilisé, il retourne au milieu de la table. Et si un joueur doit le prendre et qu’il n’en reste pas au milieu de la table, il peut venir vous le voler. Gare.

Le soin apporté au jeu est très agréable. Ici la petite pochette pour ranger les jetons en acrylique.

Deux combinaisons spéciales viennent compléter la cible, heu… le tableau !

  • Si j’obtiens quatre flèches ? Et bien tous vos adversaires perdent quatre spectateurs ! Ha oui tout de même. Voilà une parfaite illustration de votre performance, forcément vous attirez les regards et éclipsez le talent de vos adversaires.
  • Et si je fais quatre faces de couleurs différentes ? Alors là vous déclenchez le pouvoir de votre Personnage.

Le cerf Shika permet de rendre une couleur périlleuse, c’est-à-dire qu’elle fera perdre des spectateurs à vos adversaires si leurs prochains dés font apparaitre cette couleur. (bravo au passage pour la référence, le cerf sika est une espèce de cervidé asiatique)

Pour plus de lisibilité le cerf a un jeton pour indiquer quelle couleur sera dangereuse pour ses adversaires ce tour.

Tandis que le singe Saru limitera vos adversaires à trois dés au lieu de quatre pour leur prochain tour.

Etc. On vous laisse la surprise pour les deux autres.

Le cerf est spécialement beau. Mais ils sont tous superbes.

Et comment gagne-t-on ?

Vous avez deux façons de gagner : soit en éliminant vos adversaires, soit en complétant toute votre cible le premier.

Un archer est éliminé dès qu’il perd son dernier spectateur.

Et si vous avez rempli tous les cercles de votre cible, et que vous avez le plus grand nombre de sectateurs encore à vos côtés (ou au moins une égalité sur ce nombre), alors vous gagnez. Si vous terminez votre cible, mais qu’un adversaire à plus de spectateurs que vous, vous devez continuer à jouer pour lui en faire perdre assez.

Qu’en avons-nous pensé ?

Kyudo est très malin. Il renouvelle le genre du Roll & Write et invente le Roll & Fight. Vous ne serez plus le nez scotché sur votre fiche de jeu sans aucune possibilité de ralentir l’adversaire. Là vous avez une véritable interaction.

On reconnait aussi la patte de Bruno Cathala. Il y a dans la plupart de ces jeux cette notion de choix. Ici vous aurez ce choix de compléter votre cible, mais l’adversaire avance, ou vous le ralentissez, mais vous n’avancez pas. Bon, il est vrai que souvent vous ferez les deux, vous compléterez la cible ET vous embêterez vos adversaires.

Le duo Ludovic Maublanc et Bruno Cathala a encore frappé avec un jeu malin, facile à expliquer et très interactif.

Nous y avons joué avec nos deux grands renardeaux, de 7 et 10 ans. Les règles étaient évidentes pour eux et ils ont imposé leur rythme dès la première partie. Je confirme d’ailleurs qu’il fonctionne aussi bien à deux, qu’à trois ou quatre joueurs. Les sensations ne seront pas les mêmes, mais c’est très bien dans toutes les configurations.

J’émets un petit bémol sur les règles et les Personnages. Les règles auraient mérité quelques précisions sur les notions de « pouvoir » et « devoir ». Nous avons quelques doutes sur le fait de pouvoir récupérer un jeton et l’utiliser immédiatement dans le même tour (le orange surtout) et également sur le fait de devoir ou pouvoir utiliser un jeton quand la situation se présente. Bon, rien de rédhibitoire, il suffit de s’accorder avec ses partenaires de jeu.

Je reviens sur les Personnages. Certains auront une vraie valeur ajoutée, et ne vous donneront pas l’impression de « gâcher » votre tour. Mais le Singe me laisse un sentiment mitigé. Certes je diminue le nombre de dés que vont lancer mes adversaires, mais je perds mon tour, et eux pourront quand même faire des trucs. Alors que le Cerf lui est vraiment efficace et va gêner un maximum mes adversaires. Là non plus rien de très embêtant. À deux on a décidé de ne pas jouer le Singe et nous tirons au sort parmi les trois autres.

Revenons sur le matériel. Déjà, rien que l’illustration de la boîte est sublime ! Les cartes des Personnages le sont tout autant. Et c’est normal puisque c’est la talentueuse Camille Chaussy qui est aux pinceaux. Nous admirons toujours beaucoup son travail. Et puis… il y a un renard alors on est tout heureux bien entendu. C’est coloré, c’est beau, c’est parfait.

Notre chouchou bien sûr !

Les dés sont d’excellentes factures. Mais la cerise sur le gâteau c’est la piste de dés ! Une piste unique dans chaque boîte de Kyudo ! Numérotée, au motif unique. Elle est très belle. Les jetons acryliques sont du plus bel effet également.

Et vous savez quoi ? Kyudo est fabriqué en France, alors on ne boude pas son plaisir. Chez Renards et Compagnie on apprécie cette belle démarche de faire fonctionner les entreprises locales. Ici c’est en Alsace.

Alors on rêve déjà de Personnages différents, de nouveaux pouvoirs. Et pourquoi pas des cibles avec des effets variées ? Bruno Cathala sait faire, il nous l’a bien montré dans Trek 12. Bref, à mon avis, Kyudo se prête à de belles déclinaisons.

Pour nous c’est un gros coup de cœur de l’année 2022, et donc sans surprise nous lui attribuons un Renards et Compagnie Approved !

Bravo à Offline Editions pour ce très beau jeu, aux auteurs Bruno Cathala et Ludovic Maublanc et bien entendu à Camille Chaussy qui nous fait toujours voyager au travers de ses dessins.

N’hésitez pas à faire un tour sur le site de Offline Editions pour y trouver le carnet d’illustrations de Camille, et bientôt une FAQ pour les petites questions en suspend.

Kyudo sera disponible fin mai chez vos revendeurs préférés.

Bon jeu.

Si vous voulez nous soutenir, vous pouvez passer par ces liens pour faire vos achats et ainsi soutenir la rédaction d’articles sur Renards et Compagnie.


Le logo "Approuvé" par Renards et Compagnie est attribué aux jeux qui nous plaisent particulièrement. Les jeux recevant cette appréciation nous ont convaincus aussi bien par le plaisir ressenti lors des parties jouées, que par la qualité du matériel, des dessins, du travail éditorial, etc. Bref, des jeux à avoir dans sa ludothèque, à notre avis.

Une réflexion sur “Kyudo : la Voie de l’Arc

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