London, that lovely city. London mais aussi New York. Et tant qu’à visiter ces villes en jouant, autant le faire grâce à Get On Board. Et quand on va à Londres ou a New York, qu’est ce qu’on fait ? On prend le bus, of course ! Enfin une fois sur place, pour visiter, pas pour y aller n’est ce pas.
Iello nous a confié une boîte de Get On Board pour que nous puissions l’essayer avant sa sortie, et nous les en remercions. On a découvert un très bon jeu et c’est pourquoi nous avons décidé de vous en parler en avant-première.
Le but dans Get On Board est de créer la meilleure ligne de bus, c’est-à-dire la ligne de bus qui vous permettra d’acheminer le plus de passagers possibles à destination. Alors montez à bord, installez vous à la place du chauffeur et transportez businessmen, touristes et étudiants jusqu’aux fascinants building, monuments et universités de ces deux prestigieuses cités que sont Londres et New York.
Get On Board est un jeu de Flip & Write. C’est à dire qu’à chaque tour une nouvelle carte sera retournés et chaque joueur devra faire son affaire de la contrainte qu’elle lui donne.

Ce qui frappe avec la boite de Get On Board c’est que dès le premier coup d’oeil elle nous est familière. Le dessin et le thème nous parle immédiatement, et on veut en savoir plus. Vous n’avez pas cette impression en regardant la boîte ? On se dit « Mais, je connais ces dessins ! Où est-ce que je les ai vu déjà ? ». Et oui, vous avez reconnu le travail de Monsieur Z, de son vrai nom Richard Zielenkiewicz. Parce que vous avez déjà vu son travail notamment sur des affiches publicitaires, très rétro, pour des villes balnéaires, Paris ou des stations de ski.
Et personnellement j’aime énormément son travail. Je suis bien content de mettre enfin un nom sur un travail que j’apprécie, mais en plus de le retrouver dans un jeu.

Get On Board est directement adapté du jeu japonais « Let’s make a bus route » de Saashi.
On reviendra sur ces éléments dans notre avis, plus loin.
Une ligne de bus c’est d’abord un point de départ, donc…
Qu’est ce donc et comment joue-t-on ?
Vous devrez optimiser un tracé urbain, symbolisé par des petits bâtonnets, en 12 tours. Ces tronçons de route vous seront imposés à chaque tour par le tirage d’un nouveau ticket de bus. Ces tickets numérotés de 1 à 12 permettront à chacun de savoir combien et selon quel schéma poser leur bâtonnets Trajet. Et là premier twist, chaque ticket correspond à un tracé différent pour chaque joueur. Comment ? Vous trouverez un carnet de 50 feuilles recto-verso dans la boîte et il y a 5 feuilles différentes. La section supérieure de chaque feuille propose les mêmes formes de trajets mais sous un numéro de ticket différent, et parfois par paires, là aussi différentes.

Commençons par la mise en place pour que vous suiviez bien.
On choisi le côté du plateau selon le nombre de joueurs : New-York si vous jouez de deux à trois, ou Londres si vous êtes quatre ou cinq.
Chaque joueur reçoit les 32 bâtonnets Trajet de sa couleur, un pion départ de la même couleur, une feuille de note et se munit d’un crayon.

On place 2 objectifs communs choisis au hasard parmi 6 sur leurs emplacements réservés sur le plateau, puis chacun reçoit un objectif personnel, « A Travel Guide ». Ces cartes vous demandent de relier 3 carrefours précis afin de gagner 10 points supplémentaires en fin de partie.
Les tickets de bus sont mélangés (les 12 si vous jouer à Londres, ou seulement ceux numérotés de 1 à 6 si vous jouez à New-York), on en donne deux à chaque joueur. Chacun en choisi un et place sur le numéro indiqué sur le plateau son pion de départ, qui vous l’aurez remarqué est un feu tricolore. Les 12 tickets de bus sont mélangés et placés eux aussi sur un emplacement idoine sur le plateau.
Le premier joueur prend le pion contrôleur et la partie peut commencer.
La mise en place est très rapide et d’une partie à l’autre vous la ferez les yeux fermés. Mais n’oubliez pas de les ouvrir pour conduire !
Au cours de 12 tours qui vont composer la partie vous répèterez 4 phases :
- Tirage d’un nouveau ticket de bus : chaque joueur coche sur sa feuille le numéro qui est sorti et prépare ses bâtonnets Trajet.
- Tracé de ligne : en commençant par le contrôleur, chacun son tour va placer ses bâtonnets sur le plateau. Vous devrez poser exactement le nombre de bâtonnets imposé par la case coché pendant la phase 1. En plaçant ces bâtonnets vous croiserez plusieurs évènements :
- des passagers, qui embarqueront dans votre bus et que vous cocherez sur votre feuille. Ils sont de quatre types : des grands mères, des étudiants, des businessmen et des touristes.
- des bouchons. Eux aussi seront à cocher sur votre feuille mais ils vous feront des points négatifs, prenez garde.
- des lieux : building pour les businessmen, universités pour les étudiants et musées ou monuments pour les touristes. Les grands-mères vont et viennent à leur guise, on ne comptera leurs points qu’en fin de partie.
- et des feux verts qui vous autoriseront à avancer à nouveau.

Un autre twist qui participe à l’élaboration d’une stratégie : vous pouvez choisir de modifier le trajet imposé (la direction, pas le nombre de bâtonnets) au prix là aussi d’un petit malus en fin de partie. Encore des malus dites-donc. Et oui, c’est le prix de la flexibilité, vous pouvez atteindre les points que vous voulez, ou presque, mais en contrepartie de points sacrifiés.
C’est pendant cette phase de tracé de ligne que vous marquerez la majorité de vos points. En gros, dès que vous atteignez un des lieux cités précédemment, si vous transportez des passagers qui veulent s’y rendre, vous les débarquez et vous empochez des points immédiatement. Plusieurs petites astuces et subtilités vous octroieront des points en plus, parfois même des passagers bonus.

Une fois que chaque joueur a fini son tracé et coché les éléments correspondants sur sa feuille on passe à la phase 3
3. Vérification des objectifs communs : vous pouvez être plusieurs à les atteindre le même tour. Mais si un joueur ne les a pas encore atteints, il pourra le faire plus tard, sauf qu’il prendra moins de points. Et toc !
4. Enfin, on change de contrôleur. Le contrôleur détermine qui place ces bâtonnets en premier donc il est important de respecter cet ordre de jeu car vous aller encombrer la voie pour vos confrères chauffeurs. Et ça c’est bien. Pour vous…
Quand la pioche ticket de bus est terminée, la partie l’est aussi.
On compte alors les points. C’est facile, il y a 8 zones a additionner. N’oubliez pas que certaines sont en points négatifs, les embouteillages et les changements de direction.
Ha oui, j’ai oublié, si vous revenez sur vos pas, c’est-à-dire si vous atteigniez un carrefour pour la seconde fois, vous êtes éliminé. Une ligne de bus qui revient sur ses pas n’est pas efficace !
Voici donc un résumé succinct des règles. Il n’y a pas beaucoup de choses en plus à savoir, mais sachez que le livret de règles est très bien fait, avec moult exemples, illustrations et détails.
Une ligne de bus doit arriver quelque part, alors…
QU’EN AVONS-NOUS PENSÉ
Notre avis est totalement indépendant du fait que nous avons eu la boîte par l’éditeur.
On aime énormément Get on Board ! Pour tout un tas de raisons. Mais nous avons aussi deux petites frustrations.
Commençons par ce que nous avons aimé.
Le jeu est beau. C’est un critère primordial pour nous chez Renards et Compagnie. Les dessins tout en teintes pastels de Monsieur Z évoquent la légèreté, l’insouciance, les vacances. Ce style des années 60 n’est pas sans évoquer le travail de Miroslav Sasek, ou des Studios UPA. Ils sont parfaits dans le thème à mon avis. J’ai maintenant envie de re-décorer la maison avec les affiches de Monsieur Z, Saint Tropez, Juan les Pins, Chamonix, etc.

On ne peut pas parler du dessin sans parler du reste du matériel. Tout est thématique. Normal me direz-vous, mais combien de jeu laisse passer l’occasion de faire un petit clin d’oeil avec le matériel. Ici les tickets de bus seront perforés, les objectifs seront les Travel Guide. Le pion de départ sera le feu vert. Le reste du matériel est de bonne facture et fait son office. Donc du tout bon.
Les règles sont très bien faites. Je vous avoue qu’à la première lecture je me suis dis qu’on avait là un Flip & Write un peu brise-neurones. Et bien il n’en est rien. La multitude d’exemple, les illustrations, tout contribue à une parfaite compréhension du jeu. Et une première partie finie de tout mettre au point.
Le jeu est malin. Vous aurez des obligations, comme la forme de vos trajets et le nombre de bâtonnets à poser, mais ces obligations vous mettront face à de nombreux choix. Dois-je plutôt prendre ce touriste et essayer d’aller à Times Square au risque de louper mon objectif personnel ? Ou dois-je plutôt suivre ce Travel Guide et ne pas en dévier d’un iota ? Plutôt la jeune génération et ses étudiants ou plutôt la sagesse de ces vénérables grands-mères ? Des points faciles ou des points en pagaille avec le risque de tout rater ?

Le fait de pouvoir volontairement prendre des points négatifs ajoute cette flexibilité que certains Roll & Write ou Flip & Write nous refusent.
Avoir 5 schémas de trajets différents avec ces feuilles de score différentes est aussi une bonne idée qui évite de créer trop de bouchons pendant les parties ou une trop grande linéarité dans le jeu.
Nous avons joué à deux et à quatre. Et dans les deux configurations le jeu roule parfaitement grâce à son plateau recto-verso. Ce n’est pas juste une carte plus petite sur New-York, il y a déjà des embouteillages permanent au centre de la carte. Comme dans la vraie vie en faite.
“L’autobus est un véhicule dans lequel il y a toujours de la place quand il va dans la direction opposée.”
Alphonse Allais
Nous avons deux petites frustrations.
On aimerait aussi jouer à deux sur la face Londres du plateau. Mais on a essayé et franchement ça ne marche pas aussi bien. Ok ce n’est pas fait pour mais j’aime bien Londres, j’aurais aimé joué dessus !
Notre deuxième frustration est inhérente aux jeux type Flip/Roll & Write. Le nombre de parties est limité par le nombre de feuilles.
Mais, et c’est très chouette, Iello met à disposition les feuilles de score sur leur site, juste ici.
N’oublions pas qu’il y a tout de même cinquante feuilles recto-verso. Mais depuis que je l’ai (quelques jours au moment de la publication de l’article) on a joué un bon paquet de fois. Ça file vite.
Donc je vais en plastifier 5 (pour avoir les 5 schémas différents, exactement ! Et puis parce qu’on peut y jouer à 5 aussi tout simplement).
On se prend déjà à rêver de règles maison ou officielles pour avoir des taxis, le métro, etc. D’autres villes peut être ?
Bref, on vraiment beaucoup aimé Get On Board, ça mérite un petit « Approuvé par Renards et Compagnie ».

Vous le trouverez chez votre ludicaire préféré à partir de mi-décembre, une belle boite à glisser sous le sapin. Je mesure ma chance de déjà l’avoir et je remercie à nouveau Iello de m’avoir fourni une boite. Il devrait coûter environ 27€.
Get On Board est un jeu de Saashi, illustré par Monsieur Z et édité par Iello. De 2 à 5 joueurs, une partie durera entre 20 et 35 minutes. Il est prévu à partir de 8 ans.

Bon jeu.
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Le logo "Approuvé" par Renards et Compagnie est attribué aux jeux qui nous plaisent particulièrement. Les jeux recevant cette appréciation nous ont convaincus aussi bien par le plaisir ressenti lors des parties jouées, que par la qualité du matériel, des dessins, du travail éditorial, etc. Bref, des jeux à avoir dans sa ludothèque, à notre avis.